mardi 27 janvier 2015

Réunion OLF 91 à Evry le 4 février

Venez nombreuses et nombreux à la prochaine réunion d'OLF 91, le 4 février à Evry (adresse sur demande auprès de osezlefeminisme91@gmail.com) à 20h. C'est ouvert à tout-es et tous ! 

Au programme:
  • le quart d'heure contre le sexisme !
  • la petite histoire de...
  • la suite de notre formation débat "Grands combats féministes: IVG, Viol, Prostitution, mais qu'est-ce qu'elles veulent encore ?!!!"

dimanche 18 janvier 2015

CP: une fresque représentant un viol collectif pour punir la loi santé ? Le conseil de l'ordre des médecins doit agir !

Article d'Osez le féminisme (national):

Hier matin, sur le Facebook de « Les médecins ne sont pas des pigeons » un homme a posté la photo d’une salle de l'internat de Clermont-Ferrand où l'on voit une femme subir un viol collectif. L’un des agresseurs lui dit « Tiens, la loi Santé ! ». Le post public a depuis été supprimé. Osez le féminisme demande au Conseil de l’ordre des Médecins de réagir au plus vite, de faire supprimer cette fresque et de sanctionner ceux qui en sont responsables.

Des -futurs- médecins y utilisent la représentation d’un viol pour montrer leur mécontentement vis-à-vis d’une Ministre et de sa loi. Les bulles ajoutées sur la fresque sembleraient indiquer que la femme violée, habillée en Wonder Woman, symbolise à leurs yeux la Ministre de la santé. C’est une menace misogyne en sa direction. Le viol est une technique machiste d’anéantissement des femmes. Pour les auteurs de ces bulles, une ministre, c’est avant tout une femme : un sous-être que l’on peut punir, dominer et s’approprier si elle mécontente leurs désirs - ou leurs revendications politiques.

Rappelons que le viol est un crime massif : en France, chaque année, 75 000 femmes majeures sont violée. Le viol est également massivement impuni. Il faut lutter contre ce type de représentations « grivoises » de crimes patriarcaux pour en finir avec la culture du viol, et l’impunité des coupables de ces crimes. Ces représentations érotisent des violences extrêmes. Elles promeuvent l’idéologie oppressive qui les motive : celle de la déshumanisation des filles et des femmes. Sous couvert de « sexualité » de « liberté » de « gauloiserie », elles constituent une incitation à dégrader des femmes.

Nous demandons donc au Conseil de l’Ordre des Médecins de réagir rapidement et fermement :
1. D’agir contre les auteurs ou commanditaires de cette fresque et des bulles (qui ont été rajoutées), qui contrevient très clairement aux premiers articles du code de déontologie médicale en France. L’article 2 et l’article 3 du code de déontologie médicale ( art R4127-2 et l’article R4127-3 du code de la SantéPublique) indiquent respectivement « Le médecin, au service de l'individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité » et « Le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine. »
2. De mener un travail visant à sensibiliser les médecins, les étudiant-es en médecine et à effacer les fresques représentant des violences faites aux femmes qui existeraient dans d'autres internats liés à des hôpitaux publics ou dans des salles de garde. La mission des médecins est de soigner, y compris des femmes, y compris des femmes victimes de violences machistes. Les violences faites aux femmes par des hommes, leur caractère massif et la gravité de leurs effets sont ici niés, par ceux qui sont parmi les premiers interlocuteurs des femmes victimes de violences masculines lorsqu’elles viennent chercher secours. La présence de ce genre de fresque fragilise durablement la confiance que les femmes peuvent avoir dans leur praticien. Pouvons-nous raisonnablement laisser des personnes qui vont jusqu’à faire peindre ainsi un viol en réunion dans leurs lieux de vie, exercer la médecine, s’occuper de personnes en état de vulnérabilité ?

Osez le Féminisme a envoyé un courrier au Conseil de l’Ordre des Médecins d’Auvergne.

vendredi 16 janvier 2015

Plan IVG - un progrès pour le droit des femmes à disposer de leur corps

Communiqué de presse des Féministes en mouvements du vendredi 16 janvier 2015 :

Madame Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, vient de rendre public son plan IVG. Les Féministes en Mouvements se félicitent de voir certaines des revendications portées par les associations féministes depuis de nombreuses années, reprises par Madame Marisol Touraine.

Après la création du site www.ivg.gouv.fr et la promulgation de la loi pour l'égalité réelle femmes-hommes, qui supprime la clause de détresse, de nouvelles mesures progressistes sont prises en faveur de l'avortement :
- garantir une meilleure information des femmes, avec la création d'une plateforme téléphonique dédiée,
- lutter contre les inégalités territoriales dans l'accès à l'IVG, en poussant les ARS à se doter de plans régionaux adéquats,
- rembourser réellement à 100% l'avortement, avec la prise en charge par la sécurité sociale des actes médicaux annexes,
- donner la possibilité aux sages-femmes de réaliser des IVG médicamenteuses et autoriser la pratique des IVG instrumentales dans les centres de santé.

Alors qu'une récente étude de l'INED révèle que 33% des femmes ont recours au moins une fois à l'IVG dans leur vie, ces mesures consacrent l'idée que l'avortement fait partie de la vie des femmes, et qu'il convient de cesser de le considérer comme un acte grave, que la femme devrait vivre dans la culpabilité.

Toutefois, les Féministes en Mouvements regrettent de ne voir aucune mesure visant à rouvrir les quelques 130 centres d'IVG qui ont fermé depuis 2004. Dix années de politiques libérales en matière de santé publique ont causé des dégâts, dont les femmes ont fait les frais. Si la pratique des IVG médicamenteuses par les sages-femmes peut être une solution, elle ne doit pas nous faire oublier que les centres d'IVG doivent avoir leur place dans tous les hôpitaux publics. Sans cela, les délais d’attente continueront d’être problématiques : l’IVG médicamenteuse ne se pratique qu’avant 7 semaines. Le choix entre IVG médicamenteuses et chirurgicales doit être possible pour les femmes. Les procédures proposées de prise en charge pour IVG entre 10 et 14 semaines d'aménorrhée ne sauront suffire. Rappelons que 2 000 Françaises partent avorter à l’étranger chaque année faute de place.

Enfin, les Féministes en Mouvements appellent Madame Marisol Touraine à s'engager pour faire de l’avortement un droit humain fondamental. En France, ce n’est pas le cas. Elle doit avoir le courage de toucher aux derniers héritages de la période Veil que sont le délai de réflexion (qui est de 7 jours) et la clause de conscience des médecins. Il est temps d’en finir avec ces archaïsmes et de faire du droit à l’IVG un droit humain fondamental. Sans cela, ce droit pourra être remis en cause lors d’un changement de majorité, comme il a failli l’être en Espagne sous la pression des conservateurs.

De très nombreux pays interdisent totalement ou partiellement le droit à l'IVG, y compris au sein de l'Union Européenne. La France n'est pas seulement la patrie des droits de l'Homme : elle doit aussi être celle des droits des femmes. Elle doit porter haut et fort le projet d'un droit à l’avortement garanti pour toutes en Europe ! Les Féministes en Mouvements ne manqueront pas d'interpeller Madame Touraine à ce sujet lors du grand événement qu'elles organisent pour les 40 ans de la loi sur l'avortement, le samedi 17 janvier, à la mairie du 4ème arrondissement de Paris.

Osez le féminisme