dimanche 18 janvier 2015

CP: une fresque représentant un viol collectif pour punir la loi santé ? Le conseil de l'ordre des médecins doit agir !

Article d'Osez le féminisme (national):

Hier matin, sur le Facebook de « Les médecins ne sont pas des pigeons » un homme a posté la photo d’une salle de l'internat de Clermont-Ferrand où l'on voit une femme subir un viol collectif. L’un des agresseurs lui dit « Tiens, la loi Santé ! ». Le post public a depuis été supprimé. Osez le féminisme demande au Conseil de l’ordre des Médecins de réagir au plus vite, de faire supprimer cette fresque et de sanctionner ceux qui en sont responsables.

Des -futurs- médecins y utilisent la représentation d’un viol pour montrer leur mécontentement vis-à-vis d’une Ministre et de sa loi. Les bulles ajoutées sur la fresque sembleraient indiquer que la femme violée, habillée en Wonder Woman, symbolise à leurs yeux la Ministre de la santé. C’est une menace misogyne en sa direction. Le viol est une technique machiste d’anéantissement des femmes. Pour les auteurs de ces bulles, une ministre, c’est avant tout une femme : un sous-être que l’on peut punir, dominer et s’approprier si elle mécontente leurs désirs - ou leurs revendications politiques.

Rappelons que le viol est un crime massif : en France, chaque année, 75 000 femmes majeures sont violée. Le viol est également massivement impuni. Il faut lutter contre ce type de représentations « grivoises » de crimes patriarcaux pour en finir avec la culture du viol, et l’impunité des coupables de ces crimes. Ces représentations érotisent des violences extrêmes. Elles promeuvent l’idéologie oppressive qui les motive : celle de la déshumanisation des filles et des femmes. Sous couvert de « sexualité » de « liberté » de « gauloiserie », elles constituent une incitation à dégrader des femmes.

Nous demandons donc au Conseil de l’Ordre des Médecins de réagir rapidement et fermement :
1. D’agir contre les auteurs ou commanditaires de cette fresque et des bulles (qui ont été rajoutées), qui contrevient très clairement aux premiers articles du code de déontologie médicale en France. L’article 2 et l’article 3 du code de déontologie médicale ( art R4127-2 et l’article R4127-3 du code de la SantéPublique) indiquent respectivement « Le médecin, au service de l'individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité » et « Le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine. »
2. De mener un travail visant à sensibiliser les médecins, les étudiant-es en médecine et à effacer les fresques représentant des violences faites aux femmes qui existeraient dans d'autres internats liés à des hôpitaux publics ou dans des salles de garde. La mission des médecins est de soigner, y compris des femmes, y compris des femmes victimes de violences machistes. Les violences faites aux femmes par des hommes, leur caractère massif et la gravité de leurs effets sont ici niés, par ceux qui sont parmi les premiers interlocuteurs des femmes victimes de violences masculines lorsqu’elles viennent chercher secours. La présence de ce genre de fresque fragilise durablement la confiance que les femmes peuvent avoir dans leur praticien. Pouvons-nous raisonnablement laisser des personnes qui vont jusqu’à faire peindre ainsi un viol en réunion dans leurs lieux de vie, exercer la médecine, s’occuper de personnes en état de vulnérabilité ?

Osez le Féminisme a envoyé un courrier au Conseil de l’Ordre des Médecins d’Auvergne.

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