jeudi 19 mars 2015

Canton de Gif-sur-Yvette: réponse des candidat-e-s du Front de gauche, Yveline Delallée et Alban Mosnier

Mesdames, chères amies,
En réponse à votre courrier, nous tenons à affirmer d’une façon forte notre engagement féministe. Pour la première fois, les conseils départementaux vont être paritaires. C’est une avancée considérable qu’il convient de saluer et sur laquelle il faut s’appuyer pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les collectivités et sur l’ensemble du territoire.

Nous allons reprendre point par point vos questions :

1)     Oui, si nous sommes élus, l’exécutif du département sera strictement paritaire. Il serait incohérent de saluer le nouveau mode d’élection (binôme composé obligatoirement d’une femme et d’un homme) comme une avancée et de ne pas mettre en pratique la parité pour les postes de vice-présidences.

2)    et 3) L’échelon départemental est pour nous un échelon pertinent pour faire entendre la voix des femmes et leurs exigences en matière d’égalité dans tous les secteurs de la société. Un-e élu-e sera en charge de promouvoir cette exigence, en soutenant les associations qui oeuvrent dans ce domaine et en impulsant des actions dans ce sens. L’observatoire de lutte contre les discriminations, mis en place par le département, doit nous permettre de cibler les actions les plus pertinentes pour adapter les actions à mettre en œuvre, et son action doit être renforcée.  

4)     Les forces réactionnaires s’efforcent, avec acharnement et violence, de revenir sur le droit des femmes à la maternité choisie. De capitulation budgétaire en renoncement idéologique,  ce sont plusieurs centaines de centres IVG et de maternités qui ont été fermés depuis quelques années en France.
À l’inverse, il est de notre devoir d’approfondir le droit à la maternité choisie, qui rencontre encore de trop nombreux obstacles. L’IVG doit être accessible à celles qui en font le choix, dans tous les territoires.
Notre département doit s’engager, y compris sur le plan budgétaire, pour sauver les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) qui sont menacés de fermeture et pour les renforcer, sur le plan de l’équipement comme des personnels. Il faut conforter les moyens de suivi de grossesse dont disposent les services départementaux de Protection maternelle et infantile (PMI), afin que chacune puisse vivre sa grossesse dans les meilleures conditions médicales possibles.
Le Conseil départemental interpellera l’État pour que l’IVG médicamenteuse soit accessible dans tous les CPEF du département, comme le permet désormais la loi, afin d’alléger le parcours du combattant des femmes qui y ont recours.

5)     Oui, le Conseil Départemental doit être exemplaire. L’observatoire de la lutte contre les discriminations doit faire une évaluation de la situation des personnels du Département et donner les orientations pour lutter contre les inégalités encore existantes. Cet « état des lieux » devra ouvrir la voie  pour établir un véritable plan d’égalité professionnelle.

6)     Au-delà de plusieurs centaines de femmes qui meurent sous les coups de leurs conjoints chaque année en France, les violences conjugales empoisonnent le quotidien de milliers d’entre elles.
Dans un pays comme la France, un État de droit pour lequel la sécurité des personnes est une exigence fondamentale, il est inacceptable qu’une telle menace plane sur des milliers de femmes. Il faut faire reculer les violences, tout en permettant aux victimes d’en parler et d’en sortir.
Le département doit engager une campagne permanente de sensibilisation et d’information sur les droits et les interlocuteurs disponibles, à l’intention des scolaires et de l’ensemble des citoyen-ne-s.
Il faut constituer un Observatoire départemental des violences faites aux femmes, permettant de traiter le problème en profondeur et sur la durée.
Le département doit se donner les moyens d’accueillir les victimes et leurs enfants en hébergement d’urgence, leur proposer un accès conventionné au logement social et être partenaire de l’opération Un toit pour elles (offrir un toit aux femmes battues).
Le département doit être un partenaire incontournable du dispositif Téléphone grand danger destiné à la protection des femmes victimes de violence conjugales et qui se trouvent en très grand danger.
Il faut également mener le combat contre les cyber violences à caractère sexiste et sexuel en créant un réseau pour sensibiliser à ce phénomène.

7)     Malgré les lois relatives à l’égalité salariale et professionnelle, le salaire des femmes est encore, en moyenne, inférieur de 30 % à celui des hommes ; elles occupent l’essentiel des temps partiels subis ; un « plafond de verre » persistant limite considérablement la progression de leurs carrières. C’est une injustice inacceptable.
Les entreprises qui bénéficient des aides départementales au développement économique doivent respecter strictement les lois relatives à l’égalité salariale et professionnelle. Les entreprises doivent énoncer clairement les orientations en matière de ressources humaines au service de l’égalité femmes/hommes (mobilité, formation, recrutement, apprentissage…) et les personnels doivent être rendus autant que possible acteurs de l’égalité.

L’accompagnement et le soin des enfants reposent aujourd’hui en grande partie sur les épaules des femmes. Cette situation les contraint à des sacrifices considérables, sur le plan professionnel comme personnel. En cause, évidemment, la répartition inégale des tâches dans la famille, mais aussi les services publics, insuffisants pour répondre aux besoins des ménages, et notamment pour accueillir les jeunes enfants durant les heures de travail.
Les habitantes et les habitants doivent avoir des crèches à leur disposition, en nombre suffisant pour répondre à l’ensemble des besoins et dans des conditions de coût qui permettent à toutes les familles d’y accéder. Ainsi, le Conseil départemental doit contribuer à leur financement à la même hauteur que la CAF et donner les moyens pour ouvrir davantage de places.
Le futur Conseil départemental doit pouvoir participer au financement également de structures d’accueil adaptées selon les âges, centres de loisirs périscolaires, clubs, etc.

8)     Faire avancer l’égalité femme-homme passe aussi par l’éducation. Enseigner aux nouvelles générations la belle idée d’égalité et lutter contre les stéréotypes sera un axe de notre travail.
Il faut mettre l’égalité au coeur des parcours de vie dès l’école maternelle, pour permettre à chacune et à chacun de réaliser ses aspirations.
Le département doit engager de grandes campagnes en faveur de l’égalité des genres dans les collèges et proposer des ateliers, des intervenant-e-s, des initiatives pédagogiques pour sensibiliser à l’égalité de genre et pour également prévenir le cybersexisme.
Les Conseils départementaux des collégien-ne-s, qui sont, pour beaucoup, un premier pas dans l’apprentissage de la citoyenneté, doivent être paritaires et transmettre les valeurs d’égalité aux collégien-ne-s.
Les dates du 8 mars et du 25 novembre seront des points d’appui pour rassembler toutes les forces progressistes qui se battent pour la cause des femmes. Un débat sera engagé avec les associations, les mouvements engagés dans cette cause pour faire de ces deux dates des temps forts de la lutte pour l’égalité.

9)     L’appel des 100 est un formidable outil qui engage toute la collectivité dans une démarche vers l’égalité. Dans notre département, il faudra entreprendre un dialogue avec les communes et les EPCI qui ne sont pas encore dans cet engagement. L’égalité femme-homme est une dimension essentielle à toute démocratie, toutes les collectivités locales doivent en prendre conscience.

Notre volonté déterminée de nous inscrire dans ce combat, oh combien d’actualité, de l’égalité femme-homme, dans tous ses champs d’application ne sera pas entravée par la politique d’austérité imposée par le gouvernement. Mais, il faut être conscient que les missions du département sont gravement menacées par la ponction de 28 milliards que le gouvernement entend opérer d’ici 2017 sur les budgets des collectivités locales.

Ces élections sont pour nous un moyen de créer les conditions pour que les citoyens s’emparent de cette problématique. Notre pays produit d’immenses richesses : il suffit de prendre  les chiffres de l’évasion fiscale et des dividendes reversés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 pour se rendre compte qu’une autre politique est, non seulement possible, mais urgente à mettre en œuvre. La richesse nationale doit être mise au service de toutes et de tous.

Soyez assurées, Mesdames, de nos sentiments les plus amicaux.

         Yveline Delallée          Alban Mosnier

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Osez le féminisme